Dominique Perraudin est natif du Val de Bagnes. Marié, il est papa et grand-papa et vit au Sappey au-dessous de Bruson. Retraité, la vie spirituelle a toujours été pour lui une priorité. Amateur de silence, il n’a pas pour autant sa langue dans sa poche. Il a récemment intégré la rédaction de L’Essentiel, votre magazine préféré. Et voici son premier article.
Par Dominique Perraudin
Photo: seraphim-marc-elie.fr
Souvent on entend dire que l’esprit est prompt mais que la chair est faible. Lorsque nous sommes tentés, l’esprit du malin nous détourne de Dieu.
Chaque jour, nous essayons de nous calquer sur l’amour que Dieu nous prodigue : c’est alors que le démon s’ingénie à nous faire tourner le dos à la vérité. La honte, le désespoir envahissent alors notre esprit et nous n’avons plus envie de faire face : c’est la chute !
Les mêmes fautes reviennent encore et toujours et nous nous disons à quoi bon. Le fossé se creuse et nous oublions facilement que nous ne sommes pas seuls à combattre, que Jésus est là et qu’il pardonne sans restriction et sans arrière-pensée… Encore faut-il accepter sa force et son aide !
Trouver la paix dans le pardon
Sur le web, une homélie du curé d’Ars parlait de la tentation, cela m’a donné une telle joie de savoir que le désespoir était l’une des raisons qui permettaient à Dieu de nous montrer vraiment son amour ! Une confiance absolue en ce Dieu d’amour est une nécessité, sans cela nous n’aurions en nous qu’un esprit chahuté.
La tentation est l’antipode de l’amour. Y succomber nous détruit, nous rend égoïste. Se repentir et repartir par le sacrement de la confession nous construit et nous permet d’aimer davantage.
Aimer Dieu de tout son être et de toute son âme ne nous semble pas trop difficile… Oui, Dieu est esprit : il ne nous côtoie pas physiquement, alors nous avons tendance à nous donner bonne conscience.
Aimer notre prochain, cela est plus ardu ! Nos prochains, nous les voyons, nous les entendons ! Leurs cris de détresse arrivent jusqu’à nous. Mais ne sommes-nous pas tentés de dire : « Cela ne nous regarde pas ! » Nous ressemblons un peu au prêtre ou au lévite de la parabole du bon samaritain.
Loin de moi de juger le comportement de chacun, cependant, l’amour, le vrai, ne passe-t-il pas d’abord par soi-même ? La paix du cœur, l’exemple de vie que nous montrons donne à notre prochain la vision d’hommes vrais qui essaient d’avancer. L’amour de Jésus est le seul gage d’un esprit sain et en paix.
Prier : une bouffée d’oxygène
Jésus nous parle sans bruit et sans emphase. Le moyen de parler à Dieu, c’est la prière. Une prière confiante qui laisse s’écouler l’amour dans le silence. Là où il n’y plus de stress, il y a la paix du cœur et le silence de l’esprit. Jésus entend notre prière. Il nous répond et nous prodigue de précieux conseils. Plus on répètera l’exercice, plus on aura envie de prier. Prendre le temps de prier, c’est s’oxygéner l’esprit et lui donner de la vigueur et de la sagesse.
Prenons l’exemple du Prophète Elie. Il lui fut dit :
« Sors et tiens-toi dans la montagne devant Yahvé. » Et voici que Yahvé passa. Il y eut un grand ouragan, si fort qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, en avant de Yahvé, mais Yahvé n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan un tremblement de terre, mais Yahvé n’était pas dans le tremblement de terre ; et après le tremblement de terre un feu, mais Yahvé n’était pas dans le feu ; et après le feu, le bruit d’une brise légère. Dès qu’Elie l’entendit, il se voila le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la grotte. Alors une voix lui parvint, qui dit : « Que fais-tu ici, Elie ? » (Premier livre des Rois 19, 11-13)
Conclusion : ce n’est pas dans le brouhaha quotidien que Jésus nous parle, mais bien dans le silence de nos cœurs.